conférence jean-jacques wittezaeleLe fondateur de l'Institut Gregory Bateson nous parle des acteurs d'une thérapie, du problème, de l'objectif et de la vision du monde.

(Enregistré en mars 2006, à Namur, lors du Colloque Changements de Comportements)

1 - Client, visiteur ou plaignant?

rôles thérapie

Dans ce premier extrait de sa conférence le psychothérapeute et formateur Jean-Jacques Wittezaele (voir encadré 1) fait la distinction entre:

  • Le client qui entreprend une thérapie brève parce qu'il désire agir en vue d'un changement
  • Le visiteur qui consulte parce que d'autres que lui estiment qu'il devrait changer
  • Le plaignant qui exprime une souffrance mais qui n'espère pas un changement

2 - Qu'est-ce qui pose problème?

problème

Amener une personne à faire ce petit pas qui, quand il se produit, mène à la réalisation du changement qu'elle souhaite...

Et si le problème... cette reproduction incessante de situations difficiles qui causent souffrance...

Si ce problème était dû à la reproduction, tout aussi incessante, de stratégies qui ne résolvent pas le problème mais qui l'entretiennent plutôt?

C'est l'analyse (chère à Paul Watzlawick) qui inspire à Jean-Jacques une approche thérapeutique qui va chercher, avant tout, à interrompre les tentatives de solution auxquelles recourt la personne qui consulte.

3 - Pour un changement... minimal!

changement minimal

Quand rien ne change, est-ce parce qu'on veut que tout change?

Serait-il plus sage - et surtout plus efficace - d'orienter une thérapie brève vers un objectif minimal?

Ce qui ne fait aucun doute, c'est que la personne qui consulte a souvent analysé sa situation avec lucidité. Elle a une idée claire des changements qu'elle souhaite. Mais...

Elle ne sait ni comment ni par où commencer pour obtenir ce qu'elle désire!

Jean-Jacques lui propose de faire un premier petit pas. Concret. Là. Tout de suite.

De quoi rétablir la confiance en soi et amorcer un cercle vertueux?

4 - Vision(s) du monde

vision du monde

Y a-t-il vraiment autant de réalités qu'il y a de femmes et d'hommes qui observent le monde et cherchent à lui donner (leur) sens?

Cette vision d'une réalité toute relative (car oui, c'est une vision comme toutes les autres) n'est pas toujours la plus opérationnelle.

Comment imaginer une vie en société sans valeurs communes, sans règles, sans normes, sans lois?

Mais quand le paradigme constructiviste invite, comme c'est le cas chez Jean-Jacques, a une exploration prudente du vécu de la personne qui consulte... Quand il interdit au psychothérapeute de se poser en juge, en arbitre, en maître à penser...

Alors oui, il peut être le fondement théorique d'une pratique respectueuse.

Jean-Jacques Wittezaele

l'homme relationnel

Docteur en psychologie, psychothérapeute.

Co-fondateur de l'Institut Gregory Bateson, Jean-Jacques est élève de Paul Watzlawick, John Weakland et Dick Fisch avec qui il a collaboré pendant plus de 3 ans au Mental Research Institute de Palo Alto.

Représentant du MRI pour l'Europe francophone, il est aussi associé de recherche au MRI.

Spécialiste des travaux de Gregory Bateson, il est auteur et co-auteur de nombreux livres et articles sur la pensée systémique et la thérapie brève, notamment À la recherche de l'école de Palo Alto et L'homme relationnel.

Chargé de cours à l'université Paris X, Nanterre, ainsi qu'à l'école de thérapie stratégique d'Arezzo, Italie, il pratique la psychothérapie brève depuis plus de 20 ans.