bergeron-2010Bergeron M. (2010) 183 jours dans la barbarie ordinaire - En CDD chez Pôle Emploi. Paris, Plon.

Présentation

Avril 2009, France, banlieue parisienne. Au coeur de la crise qui explose, une jeune femme franchit la porte de Pôle Emploi. Fraîchement embauchée par ce nouvel organisme tristement célèbre qui se charge du conseil et de l'indemnisation des chômeurs.

Plongée dans les entrailles du système, elle raconte l'envers du décor. L'enfer de l'accueil. La violence de la misère. Le zèle absurde des fonctionnaires. Le gouffre qui sépare les annonces politiques des journaux de la réalité du terrain. Les mille mensonges pour faire croire que, jusqu'ici, tout va bien. Le naufrage inéluctable d'une administration inhumaine et mal pensée qui détruit, sans remords, ses usagers et son personnel.

Prisonnière de son guichet d'accueil, méprisée et épuisée, elle raconte ce travail qui dévore sa vie. L'apprentissage de la haine. La peur. Les insultes. L'impuissance, surtout, à ne rien pouvoir offrir d'autre à cette France sans emploi qui agonise de frustration. Elle raconte comment, aujourd'hui, l'Etat envoie au front de jeunes précaires sans formation ni compétence. Comment ce travail balaye leur vie privée, emporte leurs principes, brûle leurs dernières illusions et brise leur existence.

Ce livre n'est pas une compilation d'anecdotes. Ce n'est pas un ultime état des lieux du marché de l'emploi et de l'administration française. C'est le récit de six mois de travail précaire. Au coeur de la tourmente. Une réalité crue, bouillonnante de souffrance et de désespoir. Bienvenue en enfer. Bienvenue à Pôle Emploi.

Le(s) auteur(s)

25 ans, mi-parisienne, mi-banlieusarde, graphiste, précaire, vendeuse en boulangerie, intérimaire, apprentie, étudiante, chômeuse, free-lance, Marion Bergeron est à l'image de la jeunesse française: énergique et motivée, mais trop jeune pour le marché du travail.

Contrainte de composer entre son projet professionnel et le règlement de son loyer, elle a postulé chez Pôle Emploi presque par hasard, sans trop y croire. Pour six mois de CDD. Et a fini par retourner pointer aux Assédics, jusqu'à la prochaine fois.