poirier-2003aPoirier M. (2003) L'efficacité de la psychothérapie. Psychologie Québec, Sept-2003:12-16

Introduction

Partout en Occident, la prévalence des problèmes de santé mentale se maintient à des taux élevés (Poirier et Lafrenière, 2003). Ainsi, selon l’OMS, cinq des dix principales causes d’incapacité dans le monde sont liées à des troubles mentaux. Selon les principales études épidémiologiques réalisées depuis 20 ans, on peut estimer que de 15 à 20 % des adultes souffrent présentement d’un problème de santé mentale dans le monde. Deux problématiques sont particulièrement omniprésentes: les troubles de l’humeur (dont la dépression) et les troubles anxieux (Kessler et al., 1994; Hoffman et Barlow, 1999; Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal, 2001; Santé Canada, 2002).

Devant tant de souffrance, que convient-il de faire? Quand elles réalisent qu’elles sont en difficulté, la majorité des personnes consultent d’abord un médecin omnipraticien. C’est une démarche pertinente mais cette première consultation ne conduit pas toujours à une référence en santé mentale et à un suivi adéquat. Beaucoup de gens se voient prescrire des psychotropes sans qu’une évaluation approfondie permette de réellement comprendre leurs malaises et sans qu’on leur offre de faire une démarche qui pourrait les aider à faire le point et à modifier les comportements ou les situations qui leur nuisent. On présume de plus en plus que la pharmacopée suffira, et que cette solution est bien plus efficace et économiquement rentable que la psychothérapie. Mais qu’en est-il au juste? La psychothérapie est-elle réellement un vestige préscientifique, appelé à céder la place aux seules études biologiques de la santé mentale et aux composés pharmacologiques?

Fait peu connu, les questions entourant l’efficacité et la rentabilité de la psychothérapie font l’objet de travaux scientifiques depuis déjà une cinquantaine d’années. Ainsi, dans des travaux précurseurs, la psychothérapie devint subventionnée comme traitement de la santé en Allemagne quand de vastes études longitudinales auprès de 845 patients ont démontré, dès 1958, que les deux tiers des patients se portaient bien même cinq ans après avoir complété une psychothérapie. En outre, le recours général à l’hospitalisation (santé physique et mentale) était inférieur pour les personnes ayant complété une psychothérapie que pour les moyennes nationales (Kachele et al., 1999).

Note

Psychologie Québec n’est pas une revue scientifique. Il s’agit plutôt d’un magazine qui s’adresse aux psychologues de l’ensemble du Québec pour les informer sur le développement de la profession.

Les articles de Mario Poirier étant basés sur de nombreuses sources scientifiques renseignées par l'auteur, il m'a toutefois semblé justifié de les présenter ici, dans la catégorie "littérature scientifique".

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